mardi 27 octobre 2015

Tour du propriétaire de Joel DELAUNAY




Sa vie lui semble une bien triste prison…
Dès qu’il en sort, il tombe dans le vide
De ses pensées, évanouies sans façon,
Pour en devenir totalement impavide…

Il ne peut plus rien saisir, fuyant et fluide,
Tout lui échappe, des mains de la tête,
Étrange et trouble vision liquide,
Dégoulinant le long de ses fenêtres…

Il se doit désormais de dire la vérité
À sa belle, il l’avait jurée et promise,
Également promise à ses jurés.
Le pourquoi de ses pulsions insoumises
Sa vie lui semble un véritable enfer,
Passée à tirer le diable par la queue…
Des noir et blanc évoquent sa misère,
Souvenirs aux arômes belliqueux…

Dans les feux de son purgatoire,
Ne connaissant pas encore sa destinée,
Il allait et venait changeant de trottoir,
Paradis ou enfer ? Pour lui mort assurée.

Cela ne lui permettait pas l’ennui,
De putains en pucelles, à vivre l’amour,
Qu’il traînait dans sa chienne de vie,
Sans se compliquer à faire la cour…

Des souvenirs oubliés, en guenilles
Tombant comme une robe noire,
Sur une veuve en bas résille,
Dans un bien sombre couloir…

De toutes ces crises d’automne,
Qui lui pourrissaient l’hiver,
Renaissant en un printemps monotone,
Lui laissant que l’été à l’âme guerrière…

Seul face à ses angoisses,
Lui défonçant la poitrine,
Quand tout et rien le tracasse,
Il ingurgite quelques aspirines…

Quoi penser de sa soif de sang,
En plein excès de colère et fureur,
De souhaiter la mort gratuitement,
À toute mauvaise foi et menteurs…

Alors que sous ses airs d’affranchi,
Lui donnant l’air, de tout connaitre,
Ce n’est qu’un triste introverti,
Retrancher dans son mal-être…

Cela fait de lui un individu dangereux,
Il dissimule si bien son tempérament,
Qu’il fait penser à un imbécile heureux
Au retour d’un enterrement…

L’intolérance, l’indifférence, l’insouciance,
Grandissent en lui, sans commune mesure,
Il n’en a plus du tout conscience,
Il est au bord de la déchirure…
Aimer pour aimer par viol et sentiments,
Rien d’incompatible dans ses amours,
Qu’il voue aux femmes, et leur penchant
De trop facilement se délaisser de leurs atours…

Bien triste tour du propriétaire,
Sans jamais savoir où se trouve la vérité,
Dans ce déballage, listé en inventaire,
Juste pour se donner une certaine idée…

  Verneuil sur Avre, septembre 2015, lors d’un séjour détente, j’ai réussi à le faire parler, sans lui poser de questions, il m’a dévoilé ses secrets sans rechigner, pour se libérer ? Je ne sais pas… Les mots se suivaient les uns aux autres, comme les maillons formant une chaîne de galérien, enchaînes à vie et non à la vie… Après je l’ai perdu de vue, je ne sais pas ce qu’il est devenu…



Carnet d'adresses de l'auteur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire