mercredi 17 décembre 2014

PIERRE PHILBERT

LIRE DES EXTRAITS


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L'origine du Père Noël 

Le Père Noël aurait pour origine Saint Nicolas. On retrouve dans sa représentation toute la symbolique de St Nicolas (barbe blanche, manteau rouge...).  Le père Noël voyage dans un traîneau tiré par des rennes, Saint Nicolas voyageait sur le dos d'un âne. Malgré la réforme protestante du XVIe siècle qui supprima la fête de St Nicolas dans des pays d'Europe, les Hollandais gardèrent leur Sinter Klaas (nom hollandais pour Saint Nicolas) et sa distribution de jouets.  Lorsqu'ils s'installèrent aux États-Unis, Sinter Klass devint Santa Claus. Santa Claus subit des transformations vestimentaires et culturelles pour se transformer en un Père Noël plus convivial.

Clement Clarke MOORE 

Clement Clarke MOORE écrivit en 1821 un conte de Noël pour ses enfants intitulé « The night before Christmas » (La nuit d'avant Noël ) dans lequel le Père Noël apparaît dans son traîneau tiré par des rennes.  Ce même auteur rédigea un texte intitulé « A Visit From St Nicholas » (la visite de St Nicolas) qui parut dans le journal « Sentinel » de New York le 23 décembre 1823. Ce texte parlait de lutins qui distribuaient des cadeaux aux enfants par la cheminée et se déplaçaient dans une carriole tirée par 8 rennes (répondant aux noms de Blitzen, Dasher, Dancer, Comet, Cupid, Donder, Prancer et Vixen).  Un neuvième renne fut rajouté en 1939 : Rudolf, qui fut chargé d'éclairer le chemin du père Noël grâce à son « nez rouge lumineux ». Le récit fut traduit en plusieurs langues et diffusé dans le monde entier. 

La naissance' du Père Noël 

En 1863 « Harper's Illustrated weekly », le journal New-Yorkais, rêva Santa Claus d'un costume garni de fourrure blanche et portant un large ceinturon de cuir. Le dessinateur Thomas NAST en fut l'auteur.  Pendant près de 30 ans, Thomas NAST représenta, dans ce journal, Santa Claus ventru et jovial, à la barbe blanche et accompagné de rennes.  C'est en 1885 que l'illustrateur de ce journal dessina le parcours du Santa Claus qui va du pôle Nord aux Etats-Unis; sa résidence était ainsi officiellement établie ...  Un an plus tard, l'écrivain Georges P. WEBSTER précisa que la manufacture de jouets ainsi que la maison du père Noël « étaient cachées dans la glace et la neige du Pôle Nord » confirmant par cette affirmation les dessins de NAST. 

Il aura fallu attendre 1931 ... et Coca Cola ! 

La firme Américaine a eu le génie de demander à Haddon SUNDBLOM de dessiner ce vieux bonhomme (dont la renommée grandissait la-bàs) en train de boire du Coca Cola pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets. Ainsi les enfants seraient incités à en boire durant l'hiver.Le dessinateur l'habilla aux couleurs de la célèbre bouteille de Coca Cola : rouge et blanc. Ce nouveau look et la renommée que lui valut la publicité, firent du vieux bonhomme le maître planétaire de la nuit magique, le Père Noël.  Il y eu bien quelques mouvements de protestation de la part des Catholiques contre cette envahissante popularité, la nuit du 24 au 25 décembre étant à l'origine celle de l'enfant Jésus. Certaines manifestations allèrent même jusqu'à brûler l'effigie du Père Noël, mais tout rentra dans l'ordre au fil du temps. 

Quoiqu'il en soit, l'arrivée du Père Noël reste magique pour tous et symbolise tout notre attachement à notre famille et à nos proches ...

Un lien d'affection en quelque sorte ... (Ecrit par un petit lutin du Père Noël)


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L'HISTOIRE DU SAPIN DE NOEL
La tradition du sapin de Noël est issue de l'adoption par les chrétiens d'une idée païenne que les arbres à feuilles persistantes représentent le renouveau de la vie. Sur des mosaïques romaines en Tunisie, on peut voir le dieu grec Dionysos portant un conifère. Cependant, les légendes médiévales se concentrent plutôt sur une miraculeuse « floraison» des arbres à Noël.
Certaines des premières tribus germaniques célébraient la tradition de Yule où l'on sacrifiait des animaux et des esclaves mâles en les accrochant aux branches des arbres. En Scandinavie, les rois Vikings sacrifiaient neuf mâles de chaque espèce dans des endroits sacrés, alors que les plus pauvres suspendaient des pommes, des pâtisseries et autres petites offrandes dans les branches. Il est probable que le sapin de Noël soit une continuation de cette tradition. Charlemagne, lui-même, accrochait les boyaux ainsi que les yeux de ses ennemis vaincus aux sapins présents dans la région d'Aix-la-Chapelle.
Comme beaucoup d'autres traditions de Noël, celle du sapin est issue de la fusion d'idées chrétiennes avec des traditions païennes plus anciennes. La coutume trouve ses origines en Allemagne. D'après la légende, saint Boniface essaya d'introduire l'idée de la Trinité chez les tribus païennes en se servant de conifères et de leur apparence triangulaire. La tradition consistant à accrocher des décorations (représentant des fruits ou des offrandes) sur les arbres est très ancienne, mais celle d'y accrocher des bougies est attribuée à Martin Luther. Le premier sapin de noël dit moderne, est rapporté en 1521 à Sélestat en Alsace. Auparavant, les Mystères de Noël, joués sur les parvis des églises pour raconter la naissance de Jésus, étaient fréquemment accompagnés d'un arbre décoré, symbole de la vie qui renaît.
Le message du sapin de Noël est donc que la vie reste verte et qu'elle est un don, non matériel mais d'elle-même, dans l'amitié et l'affection, dans l'entraide fraternelle et le pardon, dans le partage et l'écoute de l'autre.
L'Allemagne, l'Autriche et l'Alsace-Lorraine pratiquent assidûment cette tradition dès le XVIIe siècle. En 1738, l'épouse de Louis XV introduisit un sapin décoré au château de Versailles et, un siècle plus tard, en 1837, un sapin de noël est installé aux Tuileries à Paris. Londres succombe en 1841 suite à l'érection d'un sapin de noël au château de Windsor par le prince Albert. Les États-Unis attendent 1850 avant de céder à cette tradition. Il faut toutefois attendre la guerre de 1870 pour que les immigrés de l'Est de la France généralisent la tradition sur l'ensemble du pays. Avec cettte généralisation, chaque région apporte sa petite touche à la décoration. Ainsi, par exemple, les petits personnages en coton et les cheveux d'anges viennent de Lyon.
L'introduction au Canada a été plus précoce qu'en France. Cette tradition fut introduite en 1781, par le général allemand Von Reidesel. Il planta, à Sorel au Québec, le premier sapin de Noël canadien. Cette coutume se répandit au cours de l'époque victorienne, se limitant toutefois à la classe bourgeoise. À partir de 1920, cette pratique commença à se généraliser dans les grands centres urbains. En milieu rural cependant, le sapin décoré ne devint une réalité familière qu'au cours des années 1930. Du petit sapin de table on passa, vers la fin du XIXe siècle, aux premiers sapins de grande dimension. Cette nouvelle mode serait attribuable à l'arrivée des premiers supports en métal sur le marché. Dans les milieux populaires, on remplaçait ces supports trop coûteux par deux planchettes de bois croisées et clouées ou on plantait le sapin dans un seau rempli de terre.
(Écrit par les lutins du Père Noël)




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lundi 15 décembre 2014

MICHEL HALLET

Mon billet d'humeur envers les humains.../...(Michel Hallet)

C'est mon billet d'humeur envers les humains ou ce qu'ils croient en être sous forme de conte. Ratou et Cloé : -Allez Ratou, magne-toi, il faut que nous trouvions à manger ! -Oui maman, mais avance moins vite, je n’arrive pas à te suivre ! -Ce quartier est sinistre et triste la nuit, pas d’éclairage dans cet endroit oublié des humains à cette heure, j’espère que les chats sont au lit. -Dis maman pourquoi va-t-on chercher de la nourriture chez les autres, n’est-ce pas du vol ? -Toujours à dire Ratou, tu apprendras de la vie que rien n’appartient à personne. S’il y a de la nourriture, c’est pour qu’elle soit mangée et cela tombe bien, nous avons très faim et nous ne trouvons plus dans les champs de quoi nous substituer. -Je ne comprendrai jamais pourquoi nous sommes obligés de nous cacher la nuit pour voler à manger ! -Tais-toi et avance ! -Dis maman, c’est quoi ce bruit ? -Ne te pose pas de question, avance ! Nous sommes bientôt arrivés à notre garde-manger. -Mais maman arrête-toi deux minutes, on dirait quelqu’un qui gémit ! -C’est un chat peut-être, avance je te dis ! -Mais non ce n’est pas un chat, on dirait un humain ! -Les humains dorment à cette heure ! Ne t’occupe pas des autres, viens ! Si tu continues, il va nous arriver des ennuis, pour ta deuxième sortie, tu es chiant Ratou. Ratou, n’entendait sa mère, il s’arrêtait pour mieux entendre au risque de se faire rabrouer encore. Elle en fit de même pour ne pas l’égarer. Il quitta le trottoir pour rentrer dans un jardin, pas très bien entretenu d’ailleurs et se dirigeait vers un soupirail sans fenêtre. Sa mère avait la rage, mais elle connaissait bien le caractère de son rejeton, elle le suivait quand même. -Ecoute maman, écoute ! N’est-ce pas une petite fille que je vois là-dedans, dans cette cave ! -Montre-moi, c’est une gamine d’humain, ne t’occupes pas de cela, j’ai la dalle moi, aller on y va ! -Elle pleure maman, tu entends ! Elle doit avoir un problème ? -Ratou, les caves, la nuit c’est pour les rats pas pour les enfants d’humain. Je ne sais pas ce qu’elle fait là ? Mais c’est inhabituel ! -Eh, toi là-bas ! Qu’est-ce que tu fais ici ? La tête d’une gamine quittait ses deux mains pour chercher d’où venait cette petite voix qu’elle ne comprenait pas. Les yeux étaient rougis de larmes évaporées, la gamine n’était bien vieille, trois à quatre ans pas plus. -C’est qui qui parle ? J’ai peur dans le noir, je ne vois presque rien ! -Regarde par le soupirail, je suis un petit rat ! -Un rat, mais c’est dégoûtant ! -Je suis un rat des champs, c’est mignon un rat des champs ! -Que me veux-tu alors ? -Rien, rien, je t’entendais gémir, je voulais voir qui s’était ! Tu habites ici ? -Quand ils ne sont pas là, ils m’enferment ici, pour que je ne fasse pas de bêtise à ce qu’ils disent ! -Tu es donc seule dans cette maison ! -Ratou, viens ! Nous allons avoir des problèmes. -Non, maman ! Nous n’allons pas laisser cette petite fille comme cela, il fait froid cet hiver, pour nous ce n’est pas grave, mais pour eux les humains, c’est autre chose. Regarde la gamine, comme elle est ? -C’est vrai que pour la saison, elle n’a pas grand-chose sur les fesses, mais cela ne te regarde pas, c’est le problème des humains. Si elle est seule ici c’est qu’il y a une raison qui ne nous regarde pas ! -Toujours, à faire la morale, toujours faire attention, je comprends maman, mais pour une fois un peu de compassion ! -Mais que veux-tu que l’on fasse ? -Je ne sais pas, mais je vais y réfléchir ! Dis la petiote comment t’appelles-tu ? N’ai pas peur, nous ne te voulons pas de mal et tu n’aurais pas peur d’une petite bestiole comme moi quand même ! -C’est Cloé ! -Viens, approche-toi ! Que nous te voyons un peu mieux. -Mais moi je ne vous vois pas ! Je vois seulement vos yeux dans le noir ! -Approche-toi du soupirail, nous allons reculer, la pénombre de la rue nous montrera un peu plus. -Ah oui, c’est mieux ainsi ! -Mais ma petiote, tu es transis de froid, tu n’as pas de couverture ? -Non ! -Et pourquoi es-tu enfermée ici ? -C’est mon beau-père, il ne m’aime pas ! -Et pourquoi cela ? -Je ne sais pas moi, peut-être parce que je vivais seule avec maman, avant ! -Tu n’as plus de papa ? -Il est parti un jour en m’oubliant là ! -Tu dois être bien méchante pour qu’il t’enferme ainsi ! -Je ne sais pas, je ne pense pas, je n’ai pas le droit de parler, je n’ai le droit de rien dire ! Depuis que son bébé est né, c’est encore pire ! -Pourquoi donc ! -Je ne sais pas moi, je ne sais pas. Mais depuis, il ne m’emmène plus, il m’enferme ici ! -Dis Ratou, j’entends des pas s’approcher de la maison, il faut qu’on s’enfuie d’ici. -Bien maman ! Dis Cloé, tu veux bien devenir mon amie ! -Mais Ratou cela ne se fait pas ! Un rat l’ami d’un humain, tu dis n’importe quoi ! -Tu reviendras me voir petit rat ? -Dis maman, nous reviendrons ? -Elle n’est pas toujours punie ici j’espère ? -Non, il faut que je trouve une solution pour savoir quand Cloé est là. Oui je reviendrai avec maman. -A bientôt petit rat ! -Tu peux m’appeler Ratou comme maman, à bientôt Cloé ! Ratou et sa maman continuait leur chemin pour trouver pitance, un peu d’humanité ne nourrit pas son monde, Ratou était perturbé, il n’était très affamé, laissant à sa mère le boulot de chercher jusqu’à ce qu’ils trouvent une petite réserve de blé, caché par des humains pas trop malin. -Dis maman, je peux te parler maintenant ? -Oui, mon petit Ratou. Dis tu m’as l’air bien préoccupé ? -C’est mon amie Cloé, maman. Qu’est-ce que je peux faire pour elle ? -Tu t’en fais bien de trop pour un humain, tu sais, tu comprendras plus tard quand tu auras échappé nombre de fois à leur perversité, des pièges pour nous déchirer, du poison pour nous empoisonner, ils ont de l’imagination ces pervers. Et pour la petite que peut-on faire ? Je n’en sais rien ! -Dis maman ! Je pourrais en parler à mes cousines les souris, pour qu’elle veille sur elle dans la maison et qu’elle nous dise quand elle sera de nouveau, enfermée dans la cave. -Ce n’est pas bête mon petit Ratou, ce n’est pas bête ! -Pour mieux comprendre les humains, on devrait en parler à ta cousine la rate blanche Ratetata ! -C’est celle qui vit chez un vieux bonhomme, Serge. Je crois qu’elle est un animal de compagnie là-bas ! -Oui, c’est cala maman ! -Tu me surprends mon Ratou ! Quand on dit que les rats sont intelligents tu en es la preuve ! Sur le chemin du retour Ratou, ne disait plus mot, il restait derrière sa mère, pas besoin ainsi de réfléchir au danger, maman s’en accommodait. Il était bien occupé le petit rat, à réfléchir à comment aider sa nouvelle petite amie. Ce fut ainsi jusqu’à ce qu’ils rejoignent le reste de la fratrie bien sage sous la responsabilité du Rat papa. Il rapporta à son père sa découverte. -Mon petit, il ne faut pas se mélanger à ces êtres, ils sont bizarres et ont des mœurs pas très compréhensifs. Ils ont tué nombre de nos familles depuis toujours, mais nous sommes toujours là, discrets et peut-être plus nombreux qu’eux. On ne peut pas avoir confiance, quelques malins de nos frères blancs se sont faits accepter, mais ils vivent en cage, prisonnier, au cas où. -Je sais papa, je sais, mais cette petite fille ! -Tu suivras ta maman et s’il le faut avec moi, mais tu garderas tes distances avec ces gens-là, n’est-ce pas ? -Oui papa, oui. -Dis maman où puis-je rencontrer ma cousine Souricette ? -Bien demain soir, tout près d’où nous étions, dans la vieille grange en ruine. Elle s’est foutue à la colle avec un mulot, un sacré couple ces deux-là. Mais enfin, elle est adorable ! Tu n’iras pas tout seul, je t’accompagnerai, nous ferons pitance après ! -D’accord maman ! -Dis Ratpapa, il ne va pas nous lâcher avec cette gamine. --Tu as raison Ratine, il faudra surveiller cela de près. Ratou se moquait un peu des pensées de ses parents, il partit se repaître dans un coin sombre sous les lattes d’un plancher un peu pourri et fit les plus beaux rêves. Des rêves d’amitié, de jeu, de copinage avec la petite fille rencontrée le soir. Et dans les rêves on ne pose pas de question matérialiste, ni moins encore des règles de vie. On vit en rêve ce qu’on a envie de vivre, bien entendu avec des situations impossibles, inextricables, invraisemblables. Mais qu’importe, les rêves enrichissent la vie. Il piaffait d’impatience, dans l’attente du sombre d’un soir pas trop pressé, il avait hâte de revoir sa petite amie Cloé. -Dis maman, il est temps je crois ? -Ratou, il ne fait pas assez noir encore, les humains traînent dehors, tu peux attendre quand même. -Oui maman ! Puis, enfin le noir fut noir, le silence fut d’or, il était maintenant temps de partir. Le petit rat impatient, était le premier à l’air libre, maman devait retenir l’enthousiasme de son rejeton. Le raton ne communiquait plus, trop pressé de passer devant le soupirail. -Regarde maman, comme c’est beau ces lumières ! -Saloperie d’humains, ils ont remis leur décoration de Noël en marche, il faudra encore prendre plus de précaution, viens avec maman mon Ratou. -Dommage je trouve ça beau, moi! Dis maman ! On est arrivé ? -Soit patient Ratou ! Sois patient, il y a encore bien cinq minutes encore ! -Dis maman pourquoi les humains ils s’habillent et pas nous ? -Quelle question mon chéri ! Où vas-tu chercher tout cela ? Tu es tordu quelques fois…Parce qu’ils ont froid ! -Ah bon ! -Tiens on arrive chez la petite fille ! -J’y vais maman, j’y vais !...Dis maman, elle n’est pas là ; il n’y a rien là-dedans. -Elle n’est peut-être pas punie tous les jours ! -On fait quoi alors ? -Tu ne voulais pas rencontrer Souricette ? -Si si ! C’est loin ? -Je te l’ai dit hier, c’est à côté, dans la grange là, tu vois ? -Oui, oui ! -Laisse-moi faire, il ne faut pas que la famille souris pense que c’est une attaque de mauvais rats ! -Souriante Souriante, c’est Ratine ! -Ne crie pas si fort les mauvais rats pourraient t’entendre ! Que me vaut cette visite ? -Un petit service que Ratou veut demander à ta fille Souricette. -Et bien nous allons les laisser bavarder ensemble et nous on va bavasser en grignotant des grains de blé. -C’est sympathique ! -Souricette ! Souricette ! On t’attend ici ! -Oui, maman, c’est qui ? -Ratou ! -J’arrive ! J’arrive ! Elle ne tarda pas à accueillir le petit rat. -Je suis contente que tu viennes me voir, c’est sympa ! -Dis Souricette ! J’ai un service à te demander, un grand service ? -Vas y ! Demande ! -Tu connais la maison grise de l’autre côté de la rue ? -Oui je vois ! -Et bien dans cette maison il y a une petite fille qui semble bien malheureuse. Et je voudrais faire quelque chose pour elle. -C’est bizarre comme démarche ! Aider un humain. Mais pourquoi pas, nos parents racontent tellement de conneries sur eux, qu’il y en a peut-être des bons, dans le lot. Alors que veux-tu que je fasse ? -Que tu m’avertisses quand elle sera punie et enfermée dans la cave ! -Tu te rends compte, pour nous, ce ne serait même pas une punition d’être enfermé dans une cave, bien au contraire. Oui, je passerai voir chaque soir, et je passerai le message à mes cousines pour que tu sois informé au plus vite. -Ah ça c’est sympa ! Je savais que je pouvais compter sur toi. -Dis pourquoi fais-tu cela ? -Je ne sais pas, elle faisait si triste la gamine ! -Il faut se méfier des humains, ce sont des êtres pas sains ! -C’est ce que maman et papa me dise, mais enfin. -Dis Ratou, alors c’est réglé avec Souricette ? -Oui maman, nous pouvons y aller ! Merci Souricette, si un jour tu as besoin, n’hésite pas à me demander ! -Bon merci Souriante et Souricette, à bientôt ! -Alors mon fils, ça marche ta combine ? -Oui maman ! Le petit rat jetait encore un regard sur la maison grise, pas une âme qui vive par le soupirail, pas un bruit. Il continuait sa route avec sa mère le train moins alerte, l’allure bien moins fière. Il s’installait parmi sa famille sans un mot, triste de n’avoir vu son amie. Puis deux ou trois jours défilèrent ainsi et une cousine de Souricette vint lui annoncer que de nouveau Cloé était enfermée dans cette cave. -Maman, maman ! Il faut y aller ! Cloé est encore enfermée dans la cave ! -Dis garnement ! Maman n’est pas à tes volontés, tu n’es pas tout seul dans la famille ! -Maman ! Va avec Ratou, nous sommes plus grands, nous irons avec papa, va avec ton petit dernier, le petit chouchou à sa maman. -Ah Rabougris ! Arrête de ma taquiner ! Bon Ratou, nous y allons ! Es-tu prêt au moins ? -Mais bien entendu maman, j’emmène un bout de pain. -As-tu réfléchi garnement ? Ce bout de pain c’est à peine une bouchée pour cette gamine ! -Et bien c’est mieux que rien ! Et les voilà de nouveau, sur la route de la maison grise, Ratou courait presque tirant sa mère par la patte. Presque jusqu’à chuter sur ces maudits pavés. Un sourire déchirait sa gueule quand il aperçut de nouveau Cloé. -Bonjour Cloé, comment tu vas ? Elle s’approchait au plus près du soupirail pour mieux voir son visiteur, la maman rat se tenait à discrétion. -J’ai froid, j’ai beaucoup froid et j’ai mal un peu partout. -Ma pauvre Cloé, tiens je t’ai emmené un petit bout de pain. -C’est gentil Ratou, c’est gentil ! Je n’ai pas mangé aujourd’hui. -Mais pourquoi as-tu mal ainsi ? -Je suis tombée dans les marches, il m’a poussée dans l’escalier, l’autre. -Tu n’as rien de cassé ? -Je ne crois pas, non je ne crois pas ! -Eh dis à qui tu parles en bas ? -Je me parle toute seule ! -Ratou, va-t-en, il va descendre et s’il te voit ! -Il ne me verra pas d’ici ! -Va-t-en, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose ! -A bientôt Cloé ! La porte du sous-sol s’ouvrait avec violence, Ratou se retirait de la pénombre pour ne pas être vu, mais il voyait bien l’homme prendre la petite comme un sac de linge sale, la giflant à la volée. -Ratou, viens-là, viens-là ! C’est trop dangereux mon petit, viens ! A contrecœur, Ratou quittait les lieux, regardant sans cesse par-dessus son épaule, pour tenter de distinguer un signe de vie de sa petite amie. -Maman, il l’a frappé avec sa grande main sur son petit visage, il est méchant cet homme. -Ils sont souvent ainsi les humains, violents entre eux pas très respectables. -Je comprends mieux maman, je comprends mieux, mais on ne peut pas laisser Cloé ainsi. -C’est le domaine des humains ! Ratou on n’y peut rien, tu ne peux rien faire pour elle ! -Ah si ! Je ne vais pas laisser Cloé ainsi ! Comment s’appelle ta vieille cousine la rate blanche ? -Ratetata ! Elle vit chez les humains et souvent prisonnière dans une cage ! -Mais tu disais une fois que l’homme qui l’hébergeait était gentil, qu’il la prenait dans ses mains pour la caresser. -Ne t’y fis pas pour autant! Cet homme semble mieux et il est vrai qu’il s’occupe bien de cette cousine, mais cela reste un humain. -Bon comment peut-on contacter ta cousine ? -Je t’emmène demain, mais là c’est différent, il faudra rentrer dans la maison par la cheminée, il faudra que la cendre soit froide, ce sera plutôt en milieu de la nuit. C’est compliqué et c’est risqué mon petit. -Ce n’est pas un problème, puisqu’il le faut, il faut le faire ! -Mais qu’est-ce que tu vas lui demander ? -Je ne sais pas trop encore, je vais y réfléchir dans la journée. Toute la journée, planqué dans l’incompréhension de ses proches endormis, il ruminait sa rencontre. Demain, sans doute, il serait en petite forme. Et dans une impatience insupportable, le petit rat, après avoir énervé toute sa petite famille, était prêt à partir avec sa maman, pour une nouvelle aventure. Rencontrer une rate amie des humains, après avoir descendu une cheminée d’au moins sept mètres de hauteur, c’était une aventure pour un petit rat. Et puis, il y avait maman et avec maman on pouvait avoir confiance. -Dis maman, c’est dangereux une cheminée ? -Quand les cendres sont froides, pas de trop non. Le pire risque est de mourir brûler dans les flammes. Et rappelle-toi garnement, tu n’as même pas le temps de souffrir. Le risque de tomber sur la cendre est moindre et la cendre amortit le choc. Tu as peur ? -Pas avec toi maman ! Seulement un peu d’appréhension. -Tu vois ! Nous sommes arrivés, il faut monter sur le toit. Suis-moi de près Ratou ! Restons dans la plus grande pénombre. -Oh maman, c’est marrant ! -Fais attention ! Ils arrivèrent bien vite au fait du toit sur le bord de la cheminée, prêts à descendre. Mais avant, de nouveau, les dernières recommandations de maman. -Ratou, ce coup-ci tu fais très attention. Mais avant respire un peu au bord ? -Sens-tu quelque chose ? -Une odeur bizarre ! -C’est l’odeur de la cendre, il n’y a plus de fumée et l’odeur nous dit que la cheminée est éteinte depuis un bout de temps, plus de risque mon petit Ratou. Aller on descend ! C’est vertical, tu as des griffes, sers-toi en bien ! La descente fut longue et attentionnée, tous les deux étaient dans les cendres. -Dis maman où elle est ? -Je la sens par là, elle doit être dans sa cage ! -Pourquoi est-elle enfermée ? -Tu sais les humains sont bizarres, je ne le sais pas, peut-être pour qu’elle reste bien ici ! -Ah Ratetata ! Je ne te dérange pas ! -Je t’attendais, une cousine souris est passée tout à l’heure pour m’informer. C’est toi Ratou ? -Oui, oui, bonjour ! -Ratou a quelque chose à te demander, si tu peux, bien entendu l’aider. -Alors, Ratou ! Qu’as-tu à me demander ? -Bien c’est délicat ! C’est pour une petite fille qui est malheureuse. -Comment cela malheureuse ? -C’est son beau-père qui l’enferme dans la cave quand ils vont se promener avec maman. Puis, on l’a vu, il la frappe. -Tu sais bien que les humains sont ainsi, ils ne sont pas comme nous, ta maman a dû t’expliquer ! Elle habite où cette demoiselle ? -Pas très loin, dans le quartier ! -J’ai une petite idée. Mon humain à moi est un bon gars, je pense que je pourrais l’emmener la voir. -Mais comment cela ! -Oh tu sais, c’est facile ! Cet imbécile pense m’enfermer dans la cage. Mais je peux ouvrir la porte comme je veux et simuler une escapade, il me cherchera alors et avec un petit jeu de piste, il sera près d’elle ! -C’est génial ça, mais que pourra-t-il faire ? -Je n’en sais rien, il faudra faire confiance à son émoi, les humains sont aussi surprenants dans cet exercice. Il est très sensible. Mais comment je saurai que la petite est enfermée dans la cave. -Souricette ! Souricette nous informera, elle informe ses cousines qui passent le message partout. -Je le saurai alors, il y a aussi plein de souris qui se cachent dans les murs, Serge ne veut pas y toucher. -Ah merci, merci. Dis maman comment on dit plus que merci ? -Merci Ratou cela suffit ! Laisse les superlatifs aux deux pattes ! -Eh bien maman on y va ! Je suis content. -Merci Ratetata, Ratou est réjoui, on verra le résultat. Il était heureux comme pas possible, il sifflait même en remontant la cheminée et sur le chemin du retour. -Dis Ratou, tu es bien gai, maman n’existe plus ! -Oh maman tu ne sais pas comme je suis content. Je pense que le calvaire de la petite fille sera terminé et qu’elle sera libérée de ce vilain bonhomme. -Comme tu y vas mon petit ! Je ne voudrais pas refroidir ton enthousiasme, mais cela s’avérera sans doute bien plus compliqué. -Ah maman rabat-joie, on verra bien ! Le discours fut court, le retour au bercail aussi. Il fallait retourner à la chasse à la nourriture, pour mieux se poser le jour. Ratou, lui faisait l’impasse, maman lui ramènerait bien quelque chose à grignoter. Lui, il était déjà dans son histoire, celle qu’il imaginait, finissant bien pour sa copine Cloé. Après deux jours sans nouvelle, une alerte de Souricette fait réapparaître la petite Cloé dans son cachot improvisé. -Maman, maman ! C’est Cloé ! -On y va mon garnement ! En partant pour la cave, ils croisèrent Ratetata, qui leur fit signe de ne pas faire de bruit et de l’ignorer. Elle était suivie d’une portée de regard, d’un grand bonhomme qui traînait un faisceau de lumière pour retrouver sa petite rate blanche. Elle se montrait puis se planquait. Ratou et sa mère les suivaient du regard, sans les déranger. C’était à rire de voir ce grand gringalet, un peu désarticulé, cherchait avec sa pétoche, dans la neige qui commençait à tomber, sa petite bestiole qui le faisait tourner en bourrique. Ils n’étaient pas qu’eux deux à suivre le manège, d’autres petits yeux regardaient le spectacle. Puis, le grand dadais s’arrêta tendant l’ouïe et se rapprocha d’où venaient des pleurs. -Qui est là ? Il y a quelqu’un là-dedans ? -C’est Cloé ! -Mais que fais-tu là ? -Je suis punie, ils sont partis se promener ! -Tu es seule ? -Je crois oui, de côté-ci, mais de votre côté je vois mon ami Ratou et ses amis. -Il fait froid et tu n’as qu’un tee-shirt sur le dos. Je vais voir qui habite ici ! -Regarde maman ! Il est parti sonner à la porte ! Il insiste fortement, il va défoncer la porte. Ah Ratetata ! Merci tu as bien réussi ton coup ! -Pas trop difficile, il me mange dans les doigts. C’est une expression, ce serait plutôt l’inverse, il me nourrit dans ses mains. -Tiens Souricette ! Vous êtes tous là ! -Regarde ! Il appelle quelqu’un au téléphone ! -Je pense que c’est les flics, viens maman on va s’approcher plus près ! -Attention Ratou qu’on ne se fasse pas remarquer ! -Oui maman, c’est quoi ce bruit si fort ? -Ce sont les sirènes des policiers et d’une ambulance ! -Ils vont la libérer maman, dis ! -Regarde Ratou ! Regarde, ils ont allumés la lumière de la cave. Tu la vois mieux maintenant Cloé, pleine lumière. Pauvre petite, dans quelle état elle est. Ils vont l’emmener ! Cloé disparut dans les bras d’un ambulancier tandis que Serge faisait une déclaration aux policiers. Puis, tout retomba comme c’était à l’habitude, plus de lumière, plus de gyrophare, plus de sirène. Le presque noir de la nuit sous un ciel gris seulement tacheté de quelques flocons qui volaient sans aucun bruit. Un silence pesait sur le regard de Ratou, la mine contrastée, elle était sauvée grâce à Ratou, et il ne la reverrait peut-être plus. -Dis maman ! Tu crois que je reverrais Cloé ? -Ça mon petit Ratou, ce n’est pas gagné, loin d’être gagné ! La tête renfrognée, le regard un peu triste, frustré de ne pouvoir profiter de cet instant de liberté de la petite Cloé. -Ratou ! Ratou ! Arrête ! Attends-moi, j’ai quelque chose à te dire. Il se retournait prestement comme happé par ces paroles venant d’un autre monde. -Oui, oui ! C’est quoi ? -Et bien dis donc Ratetata ! Tu es essoufflée ? -Je cours depuis là-bas, pour vous rattraper. Dis Ratou ! Cloé demande à te voir. Le visage de Ratou explosait de joie, les yeux étaient pleins de lumière, un peu humide sans doute ! Il ne tenait plus en place, il débordait de joie. -Maman ! Maman ! Je peux y aller, je peux y aller ? -Je t’accompagne, mais pas longtemps Ratou. Il était entouré de Ratetata, de Souricette et d’autres amis qui avaient participé à l’aventure. Puis, il s’approchait d’une ambulance où la petite fille était allongée. -Monte, monte ! -Mais ils vont m’écraser, me tuer, les humains ! Ratetata la rate blanche le prit par la patte. -Tu ne risque rien. Serge a déclaré que tu étais un rat domestique comme moi, son rat domestique. Il faut que tu te tiennes bien! Je blague bien entendu. Viens, viens ! -Maman, maman ! Qu’est-ce que je fais ? -Va, va ! Ratetata te ramènera ! C’est ainsi que Cloé quitta l’endroit de ses malheurs, seulement accompagnée de deux animaux de compagnie, vers un endroit où des humains la protègeront. -Maman, maman, je suis revenu maman ! Demain c’est le Noël des humains, maman. Cloé va organiser une soirée chez Serge avec tous les quatre pattes qui l’ont aidée, toi aussi maman. -Tu iras Ratou. Moi non, je resterai avec notre famille. Toi c’est normal, c’est toi qui a voulu aider cette gamine, c’est bien mon Ratou ! C’est bien ! Je suis fière de toi.
Michel Hallet



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