=========================================================================================
Lundi 27/04/15
Et chaque matin, non sans un
certain orgueil, j'entends le diable s'écrier :
"Et merde, il est encore
debout !"
Comme tous les matins cette
pensée me met de bonne humeur.
L'humeur est un état d'âme
persistant. Encore faut-il avoir conservé la sienne et ne pas l'avoir vendue au
diable, je parle de l’âme bien sûr.
Elle diffère des émotions en ceci
qu'elle est moins spécifique, moins intense et moins influencée par des
événements récents, il n’empêche, qu'il y a des émotions qui nous changent
cette fameuse humeur à géométrie variable.
J'imagine, non pas le diable,
mais un emmerdeur quelconque avec lequel j'ai eu un différent la veille et qui
prendrait son pied en apprenant que ses vœux se trouvent enfin exaucés.
Ce con de Loupzen est « ad patres
».
« C'est pas un poisson d'avril,
je vais me rendre dans la première église venue et offrir un fagot de cierges à
brûler pour remercier je ne sais quel Dieu de m'avoir débarrassé de cet animal
» pourrais-je l'entendre ricaner.
Il goutterait aux joies de la
bonne humeur et s’apprêterait à passer une excellente journée.
Enfin débarrassé de cet empêcheur
de tourner en rond, le premier café du matin aurait un goût d' éternité
semblable à l'ambroisie que buvaient les Dieux pour se récompenser d'avoir
passé une bonne journée dans l’éther des jours éternels.
Sous ses yeux gourmands des
premières lueurs du jour, s’étaleraient les news :
Les bons chiffres du chômage, la
reprise des marchés financiers, le taux de son cholestérol en baisse et un de
ses ouvrages en best-seller à la L.D.I.....le pied quoi !
Débarquant dans ce planning de
jour férié dans lequel tout est offert et rien n'est imposé, sa femme tout de «
nuit d'amour » vêtue, sortant de la couche maritale sans maquillage et comme
une plume habillée, fermerait sa gueule pour une fois au lever ….l'autre pied !
Après cette gorgée de café
avalée, d'un claquement de langue indiscret il commanderait à sa tasse de lui
offrir une autre goulée de nectar pour pouvoir du bout de son doigt mouillé
tourner une page de sa P.Q.R préférée . En laissant traîner un regard discret,
vers ce papier immaculé qui bientôt lui servirait de P.Q, il jouirait découvrant
que ce Loupzen est bien 6 pieds sous terre !
Il y a donc une justice sur cette
terre et il compte bien en profiter. Agir à sa guise, ne plus rechercher
l'ombre pour se cacher, afficher au grand jour ce qu'hier il ne pouvait étaler,
dire ouvertement ce qu'il ne pouvait annoncer et au lieu de se taire avec les
autres ânes, il pourra enfin braire.
Rester anonyme pour porter des
coups en douce, sans risquer d'être reconnu faire partie du troupeau des
mécréants, voilà ce qui devrait enfin lui plaire.
Mais voilà que le réveil vient de
sonner...
Son doux rêve a pris la poudre
d'escampette et le retour à la réalité sera dur à encaisser.
Bien que complètement réveillé,
son cauchemar ne faisait que commencer.
« Non Saint Eloi n'est pas mort
car il bande encore » lui chantent deux angelots sonnant de la trompette
céleste, c'est sûr et certain il n'en revient pas et s'il le pouvait, il aurait
à ce Loup zen, promis la peste et le choléra.
Amis lecteurs et autres, avez-vous
remarqué ce que l'humeur peut être changeante ?
Oui, c'est un mot féminin et vous
n'êtes pas sans savoir ni sans saveur que souvent femme varie.
Le terme humeur vient du latin
umor, qui est lui-même un mot venant du grec ancien qui signifie : liquide. De
là à penser que boire un petit coup peut faire basculer la mauvaise humeur, il
n'y a qu'une tournée que je vous recommande de régler....sinon je vais être de
mauvaise humeur quitte à passer pour un Orchidoclaste ou Casse-couille.
À noter que "Le bagage d'un
homme, c'est ce qu'il a lu et ce qu'il a bu."(je ne suis pas l'auteur de
cette formule).
Un autre mot en français qui a la
même racine est le mot humour mais son acception actuelle est plus récente.Il
vient de l'anglo-normand humour qui vient lui-même du vieux français : humor.
Ce qui me fait dire que les vieux ne manquent pas d'humour.
Il en faut une sacrée dose à Nous
les Anciens pour supporter les conneries des jeunes et c'est un
Archéodendrite ou Vieille branche qui vous le dit !
Je note que chez les vieux (je
parle des Anciens, car on peut être vieux à tout âge !) il y a une augmentation
très sensible de « pète-sec ».Peut-être faudrait-il qu'ils engagent la marche
arrière et deviennent adeptes de la klysmaphilie.
Les mystères du clystère restent entiers.
Ancré profondément dans les annales de l'automédication il a fait ses preuves dès
le moyen-âge et resurgit de nos jours comme « un pet de lapin sur une toile
cirée»
Les pratiquants sont parait-il de
plus en plus nombreux et cela les met de bonne humeur.
Pour une fois, je n'ai pas
l'envie de partager la cause de leur bonne humeur, pourtant le manque d'humour
est l'apanage des gens qui ont de mauvaises humeurs.
Sur le site : Expressio.fr, j'ai
découvert que : « Et si jamais quelqu'un vous demande comment on fait un
lavement, vous pourrez répondre que c'est clystère et boule de gomme. »
Je n'invente rien, l'origine de
cette expression se perd dans la nuit des temps.
Vous l'avez compris, l'humeur et
l'humour font bon ménage lorsqu'ils se trouvent sous le même toit et c'est un
gage de mariage heureux.
Boire un petit coup peut vous
rendre heureux et vous mettre de bonne humeur à condition de ne pas abuser du
liquide.
Quid de l'usage du clystère, je vous laisse seul juge
et m'en lave les mains.
Quant à cet Alvéopyge"ou
personne particulièrement énervante ou trou du c...qui s’enivrait de l'idée de
s'être débarrassé de moi, pour seule réponse à sa détresse, le diable de fort
mauvaise humeur lui répondit : « et merde il est encore debout ».
=======================================================================================================
Le
verbe est lâche : PARTIR . Partir du latin partager, ce
n'est qu'au 12ème siècle que ce verbe s'adresse à la séparation
d'un lieu ou de quelqu'un. N'en déplaise aux puristes la séparation
est bien un mouvement qui permet la projection d'un individu ou d'un
objet vers un ailleurs. Et si cet ailleurs est derrière lui c'est
retour vers le futur !Incroyable non ? Le jour béni où vous
prononcerez tranquillement, sans colère, ni haine : « je
m'en vais », ce jour là vous effectuerez un premier pas vers
votre liberté. Pas besoin de mettre illico presto votre décision en
pratique, la première foulée du conquérant que vous deviendrez
aura tout de la chevauchée héroïque.... n'oubliez pas de prononcer
votre acte de foi à haute voix. Quitter son quotidien ou plus
fréquemment celui qu'un ou qu'une autre a décidé pour vous c'est
plonger vers l'inconnu mais se mettre en danger est la clef de toute
vie passionnante. La culpabilité de quitter son environnement est
paralysante. Je suis persuadé qu'il ne faut pas rester dans la
culpabilité. Cette façon est la seule à faire naître et à
nourrir le désespoir, le regret. Régi par une morale transmise en
toute honnêteté par mon éducation parentale qui me rendait
malheureux, j'ai eu envie un jour de ne plus me complaire dans cette
souffrance. Aller voir ailleurs, c'est vital. Le petit monde dans
lequel je m'enlisais était occupé par des petits et grands boulots,
une autre famille, de mornes plaines ou l'aiglon que j'étais
baissait la tête, accablé par le manque de campagnes et trop de
compagnes. Je restais assoiffé devant une bouteille d'eau fraîche,
trop coupable d'avoir soif, d'avoir envie de la vie. Qui sommes nous
des morts-vivants ou des êtres vivants désireux et soucieux de
vivre autre chose sans se sentir coupables ? J'aurais aimé être
un extrémiste de la vie et je réussi actuellement à vivre cette
dernière comme une provocation. Je m’élève des défis ou la
subversion et la transgression sont d'éternels compagnons. Ainsi
j'impose mon « je » et parfois avec férocité. C'est
mon ailleurs, mon « partir », ma folie douce et ravageuse
et pourquoi pas mon évasion. « Écrire c'est pour moi partir »
et citerais de Louis ARAGON cette phrase que vous aurez loisir
d'interpréter tant il y a de façons de la comprendre «
Je crois encore qu'on pense à partir de ce qu'on écrit et pas le
contraire ». J'écris donc je suis en partance.... Il y a
quelques années, moi aussi en découverte d'un ailleurs, je
voyageais en compagnie de Manouches. Ces gens du voyage me
fascinaient car leur quotidien était bâti sur le présent. Le futur
ne les intéressait pas outre mesure et leur passé ne leur
appartenait plus.... simpliste comme méthode mais ancrée au plus
profond de leurs êtres et régissait leur vie. Ils étaient des
rustres sans instructions mais doués d'une facilité d'adaptation
leur offrant le salut pour survivre au milieu d'un monde qui leur
était hostile. J'avais une formule pour nommer leur façon de vivre
l'instant présent «le syndrome de la poêle à frire ». Un de
mes compagnons de voyage surnommé « garçon »
confectionnait des ouvrages de vannerie, il était un orfèvre en la
matière. Je prenais quelques fois l'initiative de lui passer des
commandes de paniers qu'il m'était très difficile d'honorer. Il
avait besoin de 100 euros pour subvenir aux besoins de sa famille, et
lorsque cette somme était atteinte, il s’arrêtait de
travailler. Un peu comme le pécheur qui sortant une truite de
30 cm la remettait à l'eau car sa poêle à frire ne mesurait que 20
cm ! Deux à trois fois par semaine, la famille levait le camp
pour s'en aller à quelques kilomètres de là. Pourquoi ? Ils
avaient reçu l'autorisation des autorités locales, avaient de
l'ouvrage, leurs enfants suivaient l'éducation scolaire alors ?...
Partir tous simplement... vite s'installer ailleurs pour en repartir
rapidement. ! Incroyable mais toujours d'actualité. Ils ne
savaient ni lire ni écrire, leurs traditions étaient orales et
ancestrales, mais vous souvenez-vous que vos ancêtres étaient des
nomades ? Les uns cueilleurs, les autres chasseurs. Le nomadisme
fait partie de nos gènes et le « pouvoir de fascination »
du partir reste chez nous terriblement présent et omniprésent...
mais c'est là que le bats blesse, nous n'osons pas.... Le nomadisme
est souvent associé à une organisation sociale de type tribal ou à
ce que les anthropologues appellent « une société
segmentaire », c'est-à-dire une société structurée
en lignages, clans, tribus et éventuellement
confédérations tribales : de nos jours, seul ce type de
sociétés pratique une économie nomade ou semi-nomade.
Le xxe siècle a vu apparaître de nouveaux groupes
nomades. D'une part, certains individus se regroupent en communautés
et pratiquent une nouvelle forme de nomadisme (ou de semi-nomadisme)
pour le plaisir. D'autre part, certains groupes
socio-professionnels soit sont contraints au nomadisme pour
survivre, soit ont développé une activité nécessitant une vie
nomade. Plusieurs exemples permettent de se rendre compte de
l'importance de ces groupes. Il ne faut pas oublier de mentionner le
travail nomade en entreprise. Le travail nomade fait
référence à toutes les formes de travail accomplies ailleurs
qu'au poste de travail habituel dans l'entreprise. Il
constitue d'ores et déjà une tendance lourde qui continue de
fortement se développer. Le travail nomade ne se limite pas
au télétravail à domicile. Tout collaborateur, quel que
soit son profil, peut être concerné. Ainsi, tout salarié peut, à
son échelle, développer des comportements nomades....y compris dans
ses pensées ! Quelques chiffres Le travail nomade concernerait
entre 7 % et 10 % des salariés français.
Le nomadisme [lequel ?] représenterait, quant à lui,
20 % de la population active. 73 % des cadres français
travaillent en dehors de leur bureau. On dénombre 1 milliard
de travailleurs nomades dans le monde en 2011. Je vous
souhaite bon voyage à toutes et à tous et si le cœur vous en
dit....partez ….lorsque vous reviendrez il en restera toujours
quelque chose !